Jean
Vanier le dit au sujet de personnes porteuses de handicap mental : « ne
les voyez pas comme des problèmes, ne parlez pas d’elles comme des problèmes,
mais parlez en bien d’elles, même et surtout si elles ne sont pas présentes! »
Françoise
Dolto disait : « ne parlez pas en disant « il » ou « elle »
devant l’enfant! S’il est présent, parlez-lui! »
Et
moi petite Isabelle, j’ai envie de vous dire : parlez en bien de vos enfants!
Pourquoi
faire des pieds et des mains pour « avoir » un enfant (des
fécondations in vitro, des
médications, des tas de rendez-vous médicaux coûteux parfois…) et au final
parler de lui comme d’un être indésirable et indésiré? « Oh, mais on
rigole! » Mais ce n’est pas drôle! « Oh mais on se défoule! »
Mais allez prendre plutôt un cours de danse ou de zumba!
Vous
pleurez que vous ne pouvez plus vous couchez à point d’heure ou que vous ne
pouvez plus aller au cinéma, mais vous en avez profiter avant! « Ma vie n’est
plus pareille, je ne peux plus faire ce que j’aimais » Mais heureusement
que votre vie n’est plus pareille! Vous avez suffisamment profité (ou abusé) de
ces choses avant. Et combien de choses ne pouviez-vous pas faire PARCE QUE vous
n’aviez pas d’enfant? Et puis si vous n’en avez pas profité, vous n’en aviez
sans doute pas besoin! Le plus beau film de cinéma, c’est votre enfant qui s’épanouit
devant vous. Vos plus beaux rires d’ébriété, ce sont ceux que vous prenez à le
voir heureux. Votre plus grand voyage, c’est celui que vous êtes en train de
vivre avec chaque caillou du chemin du quotidien de votre enfant. Chaque jour est unique. As-tu remercié le Seigneur ce
matin pour ce jour unique qu’il vous offre, à ton enfant et toi? Oh, pas un
remerciement de politesse ou de devoir, non, un remerciement parce que tu sais,
tu sais profondément que c’est un cadeau. Ton petit dort : mais qu’il est
beau! Ton petit te tète le sein : mais comme ça fait du bien! Ton petit te
sourit : mais souris-lui! Ton petit te suit du regard : mais viens l’embrasser!
Ton petit rigole : mais arrête-toi pour en sourire et rire avec lui. Ton
petit pose ta main sur tes joues : mais apprends-lui à les caresser! Ton
petit gazouille : mais filme-le discrètement, et viens lui parler! Ton
petit suce son pouce : mais prépare lui son bain et viens lui faire la
surprise de lui dire qu’il est prêt pour lui!
Non,
un bébé, ce n’est pas « normal » que "ça" pleure! On entend tout le
temps ça, mais non. Quand toi tu pleures, est-ce normal? Si un muet pleure,
est-ce normal? Si ton petit pleure, c’est qu’il est dans l’inconfort. Si tu
comprends que cela fait 3h qu’il n’a pas téter, ou bien toute une nuit, si tu
comprends qu’il vient d’uriner et que sa couche est mouillée et froide et lui
fait les fesses fripées, si tu comprends qu’il est dans la souillure, si tu
comprends qu’il a froid à cause de la fenêtre ouverte depuis une demi-heure, si
tu comprends qu’il a mal à cause du reblochon que tu as mangé hier, qui est
passé dans son lait et qui lui fait mal au ventre, si tu comprends qu’il a de
la peine parce que quelqu’un se moque de lui, si tu comprends qu’il en a assez
de tous ses gens qui lui touchent le dessous des pieds ou veulent lui faire des
bisous avec des parfums chargés, s’il a tout cela ou bien autre chose d’inconfortable,
et bien, protège-le, soigne-le, cajole-le : c’est cela réellement l’aimer.
Je sais que j’en choque plus d’un ou d’une, mais si votre petit pleure parce qu’il
a vécu déjà beaucoup de choses dans la journée (beaucoup de visites, ou de
manipulations), comprends que cela fait beaucoup d’émotions pour lui et fais le
silence, le calme, laisse-le dormir. Il n’y a absolument rien à lui reprocher :
il est sans défense et en plus tu l’accables de mauvaises intentions, de
caprices, d’humeurs! Lui qui n’a même pas d’épines pour se protéger.
« Mon
petit, ma douceur, mon tendre, prends ton petit pouce tu as raison! Mâchonne
tes doigts, cela fait du bien, mais oui, tes gencives en ont besoin! Oh tu t’abandonnes
contre moi, j’aime tant cela. Quand tu dormiras, je te poserai dans ton berceau,
à côté de moi! Bonne nuit. Je t’aime. »
Toutes
ces vagues d’amour que mon petit m’offre quand il pose sa tête contre mon cœur,
relâche tout son petit corps contre moi, prend son petit pouce ou pose sa main
sur mon sein, et ferme paisiblement ses yeux, toutes ces vagues qui me
nourrissent, en profondeur, bien plus, infiniment plus qu’une séance au cinéma
ou un verre de vin ou un « défoulement » sur le dos de celui que j’aime
le plus au monde , si tant est que ce dernier point m’ait déjà fait du bien un
jour.
Ceci dit, si vous vous sentez trop frustré, prenez quelques heures dans la semaine avec votre nounou préférée pour s'occuper de votre petit et vous libérer du temps pour retrouver "vos contours". Vous ne retrouverez votre enfant qu'avec plus de joie et cela fera autant de bien à lui qu'à vous.
Et
si Mesdames vous êtes seules, sans conjoint et vous en plaignez, mais pourquoi
ne dites-vous pas tous vos mots d’amour à votre petit? « J’aurais bien
besoin d’un homme dans ma vie, et j’aurais bien envie que tu aies un papa, mais
la vie est comme ça et je t’aime mon bébé, mon adoré, mon trésor… » Vous n’êtes
pas seule : vous êtes avec lui! Il trouvera un jour sa petite fiancée ou
son petit fiancé et vous le vôtre qui sait? Mais en attendant, apprenez-lui à
savoir profondément que lorsqu’on dit l’amour, l’amour grandit.
Sur
ce, bonne journée, et n’oubliez pas : malgré tout, je vous aime aussi!