Ce Blog a été créé en premier pour ma famille et mes amis, en réponse à une demande de "liste de naissance":
- voir le tout premier article du Blog, du dimanche 17 novembre 2013
- suite à des remarques, je vous signale que les liens sont en marron, exemple dans la ligne juste au-dessus. Cliquez dessus pour voir les articles.

Ce Blog est aussi un carnet reflet de ma maternité et un lieu de mutualisation de réflexions, idées, astuces, contacts autour de Bébé, et maintenant du jeune enfant élaborés, trouvés et reçus au gré de lectures et rencontres avec de belles personnes.

On peut aussi y trouver quelques unes de mes propositions artistiques, notamment tous les rendez-vous pour écouter mes contes, les informations concernant mes publications et mes coups de cœur.

J'espère qu'il vous sera utile et/ ou que vous prendrez plaisir à le lire.


Plein d'amour.

Isabelle.

dimanche 15 novembre 2015

Quatre bougies hier soir


Mon enfant dit : « c'est joli » en voyant ces quatre bougies que j'ai allumées devant lui hier soir. Dans son innocence, il ne sait pas que je les ai allumées en pensant à tous les enfants.
Ces enfants qui ne verront peut-être plus leur papa ou leur maman.
Ces enfants qui ont peur en voyant des images qu'ils ne devraient pas voir.
Ces enfants à qui l'on impose un deuil, pour qui ? Pour quoi ?
Ces enfants aussi noyés dans les mers des oublis, des petites négligences, qui n'en sont pas.

Ces enfants aussi qu'ont été ces victimes.
Ces enfants également qu'ont été ces bourreaux.

Ces bourreaux, si jeunes, presqu'encore des enfants. Ces bourreaux qui dans le fond ne sont que cela, des coeurs de pierre enfermant des vallées de larmes et d'incompréhensions enfantines.
Car tandis que je découvre le fil de l'actualité sur le Net hier en début d'après-midi, suite à un sms d'un ami qui me met la puce à l'oreille (il sait que je n'ai pas de télévision), tous les propos que j'ai découvert l'an dernier d'Alice Miller, d'Olivier Maurel, du Dr Guéguen me reviennent :
Le petit enfant ne demande qu'à explorer, apprendre et s'émerveiller. Quand on accole des mauvaises intentions à ces expérimentations toutes simples, pures et dénuées de la moindre intentions, quand on réprimande et attribue toujours et toujours de la méchanceté à ces coeurs sacrées, on distille le trouble, la détresse, la panique, l'enfermement. Quelle différence entre les yeux vifs du petit enfant qui est compris, de vraies petites étoiles d'intelligence, et les yeux ternes de l'enfant qui ne subit qu'incompréhensions et mécompréhensions ! Ce petit être-ci peu à peu se met à coller à ce à quoi on veut le coller. Et d'ailleurs comment cela pourrait-il autrement, quand on lui colle humiliations, cris, injures, fessées et autres réprimandes (répressions?) physiques et mentales ? Peu à peu il devient violent et violence, et l'on entend : « c'est normal, c'est la nature humaine ! », « c'est normal, c'est sa religion ! »
Si l'enfant rencontre empathie, la partie frontale qui le distingue des grands singes se développe. Si ce n'est pas le cas (« bien fait ! », « tu l'as cherché ! », « tu veux avoir réellement mal ? »), cette partie non seulement peut stagner dans son évolution normale, mais régresser. Ces petites personnes n'éprouvent alors à leur tour pas d'empathie, elles ne le peuvent pas, cette partie de leur cerveau qui leur permettrait est atteinte. Elles sont sujettes alors à reproduire toute maltraitance, cruauté et barbarie, à obéir à tout ordre les soumettant dans ces directions. Mais n'oublions pas non plus ce que les études des sciences sociales et affectives révèlent : la résilience est toujours possible, le cerveau est en constante évolution, jusque tard, dans la vieillesse.
Il s'agit donc certes de se protéger, mais aussi d'écouter, de comprendre, de savoir prendre dans les bras, d'accueillir les colères, les détresses, les peines et les peurs niées, d'entendre les pardons, de pardonner et de continuer à vivre. Et ceci pour tous les enfants, ceux de 0 à 18 ans et tous ceux qui sont dans le coeur de chacun.

Je vous en prie...