Mon
enfant dit : « c'est joli » en voyant ces quatre
bougies que j'ai allumées devant lui hier soir. Dans son innocence,
il ne sait pas que je les ai allumées en pensant à tous les
enfants.
Ces
enfants qui ne verront peut-être plus leur papa ou leur maman.
Ces
enfants qui ont peur en voyant des images qu'ils ne devraient pas
voir.
Ces
enfants à qui l'on impose un deuil, pour qui ? Pour quoi ?
Ces
enfants aussi noyés dans les mers des oublis, des petites
négligences, qui n'en sont pas.
Ces
enfants aussi qu'ont été ces victimes.
Ces
enfants également qu'ont été ces bourreaux.
Ces
bourreaux, si jeunes, presqu'encore des enfants. Ces bourreaux qui
dans le fond ne sont que cela, des coeurs de pierre enfermant des
vallées de larmes et d'incompréhensions enfantines.
Car
tandis que je découvre le fil de l'actualité sur le Net hier en
début d'après-midi, suite à un sms d'un ami qui me met la puce à
l'oreille (il sait que je n'ai pas de télévision), tous les propos
que j'ai découvert l'an dernier d'Alice Miller, d'Olivier Maurel, du
Dr Guéguen me reviennent :
Le
petit enfant ne demande qu'à explorer, apprendre et s'émerveiller.
Quand on accole des mauvaises intentions à ces expérimentations
toutes simples, pures et dénuées de la moindre intentions, quand on
réprimande et attribue toujours et toujours de la méchanceté à
ces coeurs sacrées, on distille le trouble, la détresse, la
panique, l'enfermement. Quelle différence entre les yeux vifs du
petit enfant qui est compris, de vraies petites étoiles
d'intelligence, et les yeux ternes de l'enfant qui ne subit
qu'incompréhensions et mécompréhensions ! Ce petit être-ci
peu à peu se met à coller à ce à quoi on veut le coller. Et
d'ailleurs comment cela pourrait-il autrement, quand on lui colle
humiliations, cris, injures, fessées et autres réprimandes
(répressions?) physiques et mentales ? Peu à peu il devient
violent et violence, et l'on entend : « c'est normal,
c'est la nature humaine ! », « c'est normal, c'est
sa religion ! »
Si
l'enfant rencontre empathie, la partie frontale qui le distingue des
grands singes se développe. Si ce n'est pas le cas (« bien
fait ! », « tu l'as cherché ! », « tu
veux avoir réellement mal ? »), cette partie non
seulement peut stagner dans son évolution normale, mais régresser.
Ces petites personnes n'éprouvent alors à leur tour pas
d'empathie, elles ne le peuvent pas, cette partie de leur cerveau qui
leur permettrait est atteinte. Elles sont sujettes alors à
reproduire toute maltraitance, cruauté et barbarie, à obéir à
tout ordre les soumettant dans ces directions. Mais n'oublions pas
non plus ce que les études des sciences sociales et affectives
révèlent : la résilience est toujours possible, le cerveau
est en constante évolution, jusque tard, dans la vieillesse.
Il
s'agit donc certes de se protéger, mais aussi d'écouter, de
comprendre, de savoir prendre dans les bras, d'accueillir les
colères, les détresses, les peines et les peurs niées, d'entendre
les pardons, de pardonner et de continuer à vivre. Et ceci pour tous
les enfants, ceux de 0 à 18 ans et tous ceux qui sont dans le coeur
de chacun.
Je
vous en prie...
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