Ce Blog a été créé en premier pour ma famille et mes amis, en réponse à une demande de "liste de naissance":
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Ce Blog est aussi un carnet reflet de ma maternité et un lieu de mutualisation de réflexions, idées, astuces, contacts autour de Bébé, et maintenant du jeune enfant élaborés, trouvés et reçus au gré de lectures et rencontres avec de belles personnes.

On peut aussi y trouver quelques unes de mes propositions artistiques, notamment tous les rendez-vous pour écouter mes contes, les informations concernant mes publications et mes coups de cœur.

J'espère qu'il vous sera utile et/ ou que vous prendrez plaisir à le lire.


Plein d'amour.

Isabelle.

lundi 29 décembre 2014

La Source

Voici mon premier article paru dans la revue Rêve de femmes.

L’eau, la terre, la végétation demandent à être soignés, les créatures aussi, l’humain y compris. Comment se fait-il que celui-ci détruise autant autour de lui? Et si on commençait à prendre soin de lui tout petit, ne serait-il pas amené à reproduire ces gestes bénéfiques?

Un hêtre est tombé ce matin, lui qui avait vu tant de vies passer. J’ai contemplé son tronc rompu, des larmes ont ruisselé sur mes joues et une longue méditation est venue m’habiter. En voici les fruits :
Des forêts sont dévastées par l’homme, des sources d’eau potable sont souillées, des espèces animales entières sont anéanties voire massacrées par ce même homme, des conflits et des guerres absurdes rendent la vie d’humains horribles. Deux possibilités s’offrent à moi qui me sent innocente de toute cela : soit je pense que c’est une fatalité (et je déprime ou je m’enferme dans des illusions), soit je m’attelle à faire ma part et je me réjouis de chaque goutte de bonté et de beauté que mes mains avec celles de mes sœurs et frères accomplissons.
Le mot « écologie » vient du grec oikos qui signifie « maison » et logos, « la science », « la connaissance ».

Ma maison, c’est déjà mon corps. Reconnaître son besoin de dormir ou de manger sainement est essentiel, et cela dès le plus jeune âge. Bien des maladies prennent leur origine dans le manque de sommeil ou une nourriture manquant de fruits et légumes frais ayant poussé naturellement. Il est si important de savoir repérer plusieurs fois par jour, si j’ai mal quelque-part. Ai-je besoin de plus de lumière? Une balade me ferait tant de bien... Ai-je besoin de détendre et fortifier mon corps? Nager une heure cette semaine devient impératif… Mais mon corps n’est pas seul à demander à être écouté.
Mon âme a tellement soif de reconnaître le caractère sacré de toute trace de vie. Merci pour l’eau, sacrée, qui constitue 75% de mon corps! Merci pour le chant des oiseaux, que j’ai tant envie d’imiter! Merci pour les regards purs que je viens de croiser! La louange désaltère mon cœur de sa source joyeuse.
Qu’en est-il des liens entre les habitants de la maison? Ils prennent forme dans l’accueil qu’on leur a offert dès leur naissance. Oh combien j’aimerais que toute femme, quelle que soit sa situation, caresse son ventre qui s’arrondit, soigne ses pensées, se protège des influences qui pourraient être nuisibles, cultive la douceur et la tendresse! Oh combien je souhaiterais que chacune puisse naturellement donner vie dans la confiance, l’intimité, le bonheur! Oh combien je rêverais que toutes puissent savoir que leur lait d’amour est un liquide précieux et irremplaçable et que leur bébé n’a pas la capacité de concevoir de caprice, mais est un être tout dépendant d’elle! « Je suis là pour toi mon bébé chéri, je suis si heureuse que tu existes, je suis si heureuse de t’accompagner et de te raconter la vie. » Que je désirerais que chacune murmure cela au creux de l’oreille de son tout-petit! Chaque bébé a le droit d’être porté, « d’avoir les bras », d’être câliné, cajolé inconditionnellement, d’avoir des temps où l’on rit avec lui, où l’on danse et joue avec lui, où l’on chante pour lui, sans lui prêter des intentions malignes ou manipulatrices qu’il n’a pas. Accompagné ainsi, le petit est dans la confiance, la sérénité et la joie. Il n’a pas besoin d’ « obéir », il n’a pas à être « dressé », ou à chercher à « être sage » : il suit l’adulte, il sait que celui-ci ne lui veut que du bien. L’amour attire. Les moqueries, les désirs de domination écrasent et font fuir l’enfant. L’écologie des relations entre adultes prend ses racines dans cette vie affective. J’ai la mémoire des bras et du cœur de celui ou celle qui s’est occupé de moi enfant. Tant que je n’ai pas senti, dans mon corps, dans le regard, dans la douceur de la voix d’une personne que l’amour est un puits intarissable, hélas j’errerai et parfois même, prendrai les chemins des destructions.

Ma relation à l’environnement en est donc fortement influencée. Si je me sens accueillie dans cette vie, quel besoin ai-je de vouloir exploiter? J’ai déjà ma place. Je ne suis pas poussée à jalouser, encore moins à tuer. J’observe la vie autour de moi : celles des personnes qui vivent autour de moi, mais aussi des animaux, la beauté des couleurs, des lumières, des mouvements de la nature. J’en apprends que chaque chose a sa place, comme moi j’ai la mienne. J’apprends aussi que chaque chose et chaque être est unique, avec sa propre histoire et ses particularités.
Mais que faire si je crois que la fatalité m’englue forcément dans des souffrances dont je ne suis même pas responsable? Ou si même je n’ai pas conscience que ma vie passe tandis que je vois les images de mon écran défiler?
Il est temps de l’éteindre et de comprendre que chaque seconde peut être vibrante de vitalité, y compris quand ce sont des secondes de bon repos dont j’ai tant besoin. Il est tant de soigner mes plaies pour ne pas les faire suinter sur les autres, notamment mes enfants ou sur mon chat, mon chien, ou mes collègues ou mon homme ou ma femme. Il est tant de leur offrir bienveillance et pensées positives, qui cherchent à comprendre, à compatir, à voir et à mettre en valeur leur beauté. Si mon regard s’arrête sur ce qui ne va pas, que ce soit pour en comprendre la source et comment trouver une solution : trouver le geste tendre, la parole apaisante, le regard de gentillesse ou le silence de vérité.

Ce jour-là, quand je rêve d’un monde meilleur, j’imagine que chaque être humain prenne conscience de prendre soin de la vie, de l’infiniment petit à l’infiniment grand et de ne pas oublier, de planter, de temps à autre, quelques faînes, aux détours des promenades, en respirant à pleins poumons et en se sentant libre de lever la tête vers les branches magnifiques, ouvertes comme des bras généreux et bons qui bercent le vent.


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